Résumé
À partir de ce qui a émergé des recherches réalisées dans différents milieux de pratique en santé mentale, l’équipe de recherche a formulé l’hypothèse suivante : la coexistence, largement implicite, de différentes compréhensions et représentations de l’intégration, auxquelles seraient associées des significations et des valeurs différentes au sein des milieux de pratique en santé mentale, pourrait constituer en elle-même un défi sinon une barrière à l’actualisation d’un projet social d’intégration de ces personnes.
C’est pourquoi il est d’autant plus important de rendre davantage explicites ces différences de représentations de l’intégration et les significations et les valeurs dont elles sont imprégnées et d’engager un véritable dialogue entre elles. Pour mener à bien ce projet, un travail de pensée coopératif (travail de pensée élargie) s’imposait. Une démarche de réflexion collective avec des acteurs du terrain de la santé mentale (personnes vivant avec un problème de santé mentale, intervenants et gestionnaires de milieux de pratique institutionnels et communautaires) a ainsi été engagée.
Retombées pour le milieu et apprentissages
La recherche met en évidence l’impératif de travailler pour toutes les personnes qui vivent un problème de santé mentale et de contribuer à faire reconnaître la légitimité des différents parcours. Elle permet d’interroger et d’interpeller certaines tendances actuelles du champ de la santé mentale et de la solidarité sociale qui vont dans le sens d’un resserrement des programmes et des pratiques autour d’un modèle largement normatif d’intégration en invitant au maintien d’une diversité d’approches et de pratiques de soutien à l’intégration.
Trois conditions d’un élargissement de la reconnaissance sociale se sont plus particulièrement dégagées :
- La première porte sur un travail de reconnaissance de la différence en tant que telle;
- La seconde sur une reconnaissance de l’autre qui serait dégagée d’une injonction d’utilité;
- La troisième sur la nécessité et l’urgence de penser ensemble l’élargissement de la reconnaissance sociale et l’accessibilité à des conditions de vie décentes permettant une véritable sortie de la pauvreté.¸
Production découlant du projet
- Poirel, M.L., Clément, M., Gagné, J. et Rodriguez del Barrio, L. (2015). Barrières et défis à l’intégration dans la collectivité des personnes vivant avec des problèmes de santé mentale importants : représentations d’acteurs du champ de la santé mentale. Pour une démarche citoyenne de réflexion et d’action. (Rapport de recherche). Montréal, Québec : Fonds de recherche Société et culture.
Axe de recherche
Chercheur·se·s
Co-chercheurs
- Michèle Clément – Département de sociologie – Université Laval
- Jean Gagné, Professeur, Sciences humaines Lettres et Communications, TÉLUQ
- Lourdes Rodriguez del Barrio – École de travail social – Université de Montréal
Partenaire
Financement
- Fonds de recherche – Société et culture (2012-2016)