Chercheuse d’ÉRASME Vivian Labrie, à l’honneur dans Le Devoir
L’Assemblée nationale honore mercredi une grande humaniste québécoise. Infatigable indignée de l’injustice sociale, Vivian Labrie refuse depuis plus de 35 ans les règles du jeu économique qui tolèrent la misère crasse des uns et l’enrichissement débridé des autres. Portrait d’une femme qui continue de rêver à l’avènement d’un monde où plus personne ne restera à quai quand passera le train de la prospérité.
À 70 ans, dont plus de la moitié à lutter contre les inégalités, Vivian Labrie dégage la sérénité de celle qui a vécu en accord avec ses valeurs. Elle a marché chaussée de bienveillance et de compassion, engagée dans des luttes citoyennes aux côtés des moins nantis, dont elle admire encore et toujours la noblesse. Chercheuse, conteuse et, surtout, grande amoureuse du genre humain, celle qui aime se décrire comme une « femme de contes et de comptes » s’émerveille encore, dans le café Saint-Roch, où Le Devoir la rencontre, au souvenir d’une femme sans éducation et incapable de lire et d’écrire dont elle a oublié le nom, mais capable de fredonner de mémoire 500 chansons.
« Les gens comme elle portent notre trésor collectif ! lance avec enthousiasme Vivian Labrie. Nous les appelons “les déshérités” parce que tout le monde a droit à une place comme du monde dans le monde et que la leur n’est pas là, elle est encore à faire. Pourtant, ils transportent des répertoires de contes et de chansons [qui forment] une véritable sagesse populaire transmise de génération en génération. C’est tout un héritage, ça ! » […]
Le Devoir – Sébastien Tanguay à Québec, 13 décembre 2023